Troubles du sommeil chez l’enfant : tout savoir

Le sommeil de l’enfant constitue un élément fondamental pour son développement. Toutefois, si votre enfant expérimente des troubles du sommeil, cela n’a la plupart du temps rien de grave, car ils se résolvent le plus souvent naturellement. Insomnie, hypersomnies et parasomnies peuvent cependant perturber la vie familiale et impacter le bien-être des tout-petits, auquel cas il est important d’agir.

L’insomnie chez l’enfant

Troubles du sommeil chez l'enfant

Très courantes chez les adultes, les insomnies constituent aussi l’un des troubles du sommeil les plus courants chez les enfants. On estime que 25 à 50% des enfants de moins de 5 ans sont insomniaques. L’insomnie de l’enfant se traduit par des difficultés d’endormissement ou/et des réveils durant la nuit.

Votre enfant a des difficultés à s’endormir

On parle de difficulté d’endormissement lorsqu’un enfant ne parvient pas à dormir au bout de 30 minutes.

Les difficultés d’endormissement du nourrisson

Les tout-petits ont des difficultés à s’endormir lorsqu’ils ne sont pas habitués à être couchés directement dans leur berceau ou dans leur lit. Habitué à être bercé, porté ou allaité pour trouver le sommeil, un bébé n’apprend pas à s’endormir tout seul. À partir de l’âge de 18 mois, il expérimente en outre différentes tactiques d’opposition pour ne pas aller se coucher.

Les difficultés d’endormissement à partir de 3 ans

À cet âge, un enfant expérimente fréquemment des réveils brefs. Il peut sortir du sommeil spontanément durant les phases de sommeil paradoxal : cela est tout à fait normal.

Les causes

Lorsqu’un enfant a besoin de la présence de ses parents du moment du coucher jusqu’à l’endormissement, on parle d’insomnies dites « conditionnées ». Ce type de trouble du sommeil est en effet causé par des maladresses et des réactions inappropriées. Or, l’apprentissage du sommeil est indispensable pour permettre à votre enfant de gagner en autonomie et de bien dormir.

Le train du sommeil des petits se compose de différentes phases, qui évoluent de la naissance à l’âge de 3 ans. Il est fréquent qu’un enfant semble sortir du sommeil entre deux phases : il est alors déconseillé d’intervenir, car il se rendormira rapidement de lui-même.

Les solutions

Pour accompagner votre enfant dans son apprentissage du sommeil, couchez le tous les soirs à la même heure, dans son propre lit. Optez pour un rituel du coucher apaisant, qui ne dure pas trop longtemps. Évitez les activités stimulantes et les écrans. Enfin, évitez de prendre votre enfant dès qu’il semble se réveiller.

Les réveils nocturnes chez l’enfant

Généralement, un bébé commence à faire ses nuits entre 3 et 6 mois, période à laquelle il commence à distinguer le jour de la nuit. Cependant, l’apprentissage du sommeil est ponctué de « retours en arrière ».

Vers l’âge de 8 mois, un bébé réalise en effet que ses parents et lui sont des personnes distinctes : il traverse alors l’étape de l’angoisse de la séparation. Par ailleurs, le train du sommeil de bébé évolue radicalement : entre 1 et 3 ans, un enfant se réveille en moyenne 3 fois par nuit.

Les réveils nocturnes d’un enfant ne sont donc pas systématiquement des troubles du sommeil à proprement parler. Si le sommeil de votre enfant est perturbé et qu’il présente des symptômes tels que des ronflements et des pauses respiratoires, il est en revanche possible qu’il souffre d’apnée du sommeil, auquel cas il est indispensable de consulter.

L’hypersomnie chez l’enfant

L’hypersomnie se manifeste par une durée de sommeil nocturne excessive, ainsi que par des phases de somnolence diurne, voire d’endormissements brutaux et irrépressibles durant la journée.

La narcolepsie

La narcolepsie touche 1 personne sur 5000 environ, et elle survient généralement entre 10 et 30 ans. Elle se manifeste par un sommeil nocturne de mauvaise qualité, une somnolence diurne excessive et des endormissements irrésistibles. Elle s’accompagne fréquemment de cataplexie, une chute complète ou partielle du tonus musculaire.

L’hypersomnie idiopathique

Ce trouble du sommeil se caractérise par une somnolence diurne excessive et un sommeil de mauvaise qualité durant la nuit. Le réveil est difficile : on parle alors d’inertie ou d’ivresse du sommeil. Cette maladie rare (1 personne sur 10000) survient vers l’âge de 30 ans.

Le syndrome de Kleine-Levin

Le syndrome de Kleine-Levin touche principalement les garçons (2/3 des patients environ). Cette maladie neurologique très rare se manifeste par des épisodes d’hypersomnie durant plusieurs jours, associés à des troubles comportementaux et cognitifs.

Hypersomnie chez l’enfant : quand consulter

L’hypersomnie est très rare chez l’enfant, et les besoins en sommeil peuvent varier de façon significative d’un enfant à l’autre : l’un peu sembler dormir trop, l’autre pas assez. Les médecins parlent d’hypersomnie lorsque la durée de sommeil d’un enfant est supérieure de 2 à 3 heures à la durée de sommeil normale pour son âge. Cette durée de sommeil anormalement longue peut s’accompagner d’endormissements diurnes spontanés et, pour les plus grands, d’une situation de décrochage scolaire.

Les causes de l’hypersomnie de l’enfant

L’hypersomnie de l’enfant peut dans certains cas être causée par des pathologies telles que les troubles endocriniens, des problèmes respiratoires ou des troubles psychiatriques. Elle peut également être la conséquence de certaines infections, comme la mononucléose, ou constituer un effet secondaire lié à la prise de certains médicaments. Le plus souvent, toutefois, elle est liée à de mauvaises habitudes de sommeil, et à une privation de sommeil.

Les parasomnies chez l’enfant

Troubles du sommeil chez l'enfant

Les parasomnies se définissent comme des comportements anormaux qui surviennent durant la nuit. Très courantes chez les enfants, elles sont le plus souvent bénignes. Il convient toutefois de consulter si elles se répètent souvent sur une longue période.

Les cauchemars

Les cauchemars se manifestent vers l’âge de 12 mois. Ces mauvais rêves surviennent en seconde partie de nuit durant les phases de sommeil paradoxal. Effrayé, votre enfant se réveille en pleurs, et il se souvient de ce qu’il a rêvé.

Les causes

Le cauchemar de l’enfant fait partie de son développement cognitif normal. Ils lui permettent aussi d’évacuer ses frustrations et ses peurs. Certains événements stressant – comme un déménagement ou l’entrée dans une nouvelle classe – peuvent être à l’origine de mauvais rêves.

Les solutions

Jusqu’à l’âge de 4 ans, un enfant est incapable de différencier le rêve de la réalité. Il est donc indispensable de le câliner et de le rassurer. Si votre enfant est en âge de parler, prenez le temps de le laisser raconter son mauvais rêve. Évitez en revanche de rester auprès de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme, car cela contribue à accentuer son anxiété.

Les terreurs nocturnes

Les épisodes de terreurs nocturnes surviennent en début de nuit. L’enfant manifeste une réelle panique en hurlant et en s’agitant violemment, les yeux ouverts. Si vous tentez de le réconforter, il vous repousse sans vous reconnaitre car, en réalité, il est profondément endormi. Au réveil, il ne se souvient pas de cet épisode.

Les causes

Les terreurs nocturnes peuvent avoir des causes multiples :

  • L’hérédité ;
  • Un problème physique – asthme, poussée de fièvre ou apnée du sommeil ;
  • Stress – en cas de tensions à la maison ou de changement de nourrice, par exemple ;Une exposition prolongée à la lumière bleue ;
  • Un traitement médicamenteux.

La sieste de l’enfant répond par ailleurs à un besoin physiologique. Si votre enfant ne dort pas durant la journée, son cerveau va mettre en place une sorte de « mesure d’urgence » pour palier le manque de sommeil. Le début de la nuit sera ainsi marqué par la succession de deux phases de sommeil profond, ce qui accroit les risques de crise.

Les solutions

Il est déconseillé de réveiller un enfant en proie à une crise de terreurs nocturnes, sous peine de provoquer une réaction agressive : mieux vaut laisser votre enfant se calmer de lui-même. Pour prévenir les crises, mettez en place une routine du coucher. Enfin, veillez à ce que votre enfant fasse ses siestes : s’il ne semble pas avoir envie de dormir, ce qui est courant vers l’âge de 18 mois, optez pour 30 à 45 minutes de calme, dans son lit.

Le somnambulisme

Le somnambulisme est rare durant la petite enfance : il survient généralement à partir de l’âge de 4 ans. Les épisodes se produisent pendant les phases de sommeil profond. Votre enfant peut ouvrir les yeux, marcher, ouvrir des portes ou même sortir sans être conscient de ses actes, bien qu’il soit partiellement réveillé.

Les causes

La principale cause de somnambulisme semble être une prédisposition génétique. Toutefois, si les enfants sont plus sujets au somnambulisme que les adultes, cela tient en outre au processus de maturation du cerveau, et les troubles cessent fréquemment à la puberté. L’anxiété, le stress et le manque de sommeil constituent des facteurs aggravants.

Les solutions

Afin de prévenir les épisodes de somnambulismes, les spécialistes préconisent d’éviter les activités physiques intenses en fin de journée et d’éviter les écrans 2 heures au moins avant le coucher. Une routine stable – durant la journée comme au moment du coucher – favorise par ailleurs une meilleure qualité du sommeil. Durant un épisode, évitez les bruits forts ou les contacts susceptibles de réveiller votre enfant.

Bruxisme, énurésie, somniloquie et rythmies du sommeil

Durant leur sommeil, les enfants peuvent être en proie à des parasomnies courantes, qui disparaissent en grandissant.

Le bruxisme

Le bruxisme se manifeste par des grincements de dents, ou par un serrement de mâchoire important. Si le son est désagréable, il n’est pas en mesure de perturber le sommeil des enfants. En revanche, ce phénomène est susceptible de provoquer une usure des dents, auquel cas il est recommandé de prendre conseil auprès de votre dentiste.

L’énurésie

À partir de 5 ans, le contrôle des sphincters est acquis. Quand un enfant mouille son lit deux fois par semaine ou plus, on parle d’énurésie, ou « pipi au lit ». Ce trouble peut être causé par un retard dans le processus naturel de maturation de la vessie, des facteurs génétiques, une production d’urine trop importante ou des difficultés de réveil nocturne. S’il cesse couramment spontanément, il peut causer une perte d’estime de soi pour l’enfant ou s’il perturbe la vie sociale et la vie familiale en vous réveillant trop fréquemment pendant votre sommeil.

La somniloquie

La somniloquie est le fait de parler en dormant. Ce trouble survient donc vers l’âge de 2 à 3 ans, quand votre enfant commence à parler. L’enfant prononce généralement des paroles en lien avec une émotion ou un événement qui s’est déroulé pendant la journée. Ce trouble très répandu est sans danger. Il peut cependant être provoqué par un épisode fiévreux.

Les rythmies du sommeil

Les rythmies du sommeil se caractérisent par des mouvements répétitifs durant la phase d’endormissement. Ce trouble du sommeil survient généralement entre l’âge de 6 mois et 4 ans. S’il ne présente pas de gravité, il peut être nécessaire de protéger le tour du lit afin d’éviter que votre enfant ne se blesse.

Troubles du sommeil chez l’enfant : quels sont les risques ?

À court ou moyen terme, un nombre d’heures de sommeil insuffisant ou un sommeil de mauvaise qualité peut avoir des conséquences. 

Outre les troubles du caractère, une somnolence diurne et des difficultés d’apprentissage scolaire, les enfants qui ne bénéficient pas d’un sommeil réparateur présentent un risque accru de développer un surpoids. Aux USA, certains chercheurs préconisent d’ailleurs une cure de sommeil pour les tout-petits afin de prévenir les risques d’obésité infantile. 

Par ailleurs, plusieurs études ont permis de démontrer l’impact du manque de sommeil sur le système immunitaire des enfants : lorsqu’ils dorment mal, ils ont davantage tendance à tomber malades.

Si les troubles du sommeil de l’enfant sont courants, il demeure recommandé de surveiller leur fréquence et leur intensité. Le cas échéant, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.