Paralysie du sommeil : causes, symptômes, traitements

  1. Paralysie du Sommeil


Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?

Ces dernières années, l’importance des troubles du sommeil est devenue une préoccupation majeure, en particulier dans les pays occidentaux. On note en effet une baisse drastique du temps de sommeil total : en France, la moyenne est passée sous la barre des 7 heures de sommeil par nuit. En parallèle, la qualité du sommeil s’est dégradée, principalement sous l’effet de l’anxiété. Si l’on parle beaucoup des insomnies, d’autres troubles liés au stress chronique sont pourtant susceptibles de perturber le sommeil nocturne : c’est le cas de la paralysie du sommeil.

Paralysie du sommeil : définition.

paralysie du sommeil : tout savoir sur cette parasomnie

paralysie du sommeil

La paralysie du sommeil est une parasomnie, un ensemble de troubles du sommeil qui peuvent survenir pendant l’endormissement, pendant le sommeil ou au moment du réveil. Il existe deux grands types de parasomnies :

  • Les parasomnies liées au sommeil lent profond (somnambulisme, éveil confusionnel, terreur nocturne répétée) ;
  • Les parasomnies liées au sommeil paradoxal (paralysie du sommeil, cauchemars périodiques).

Durant la phase de sommeil paradoxal, nous expérimentons une atonie musculaire (absence de tonus musculaire) associée à une activité cérébrale aussi intense que lorsque nous sommes réveillés.

La paralysie du sommeil se produit lors d’une entrée ou d’une sortie trop rapide dans la phase de sommeil paradoxal. Elle manifeste par un réveil nocturne violent, qui s’accompagne d’une incapacité à parler ou à bouger. Dans 60 à 70% des cas, cette paralysie motrice se double d’hallucinations.

Ce trouvle du sommeil bénin est ponctuelle, et un épisode ne dure pas longtemps – quelques secondes tout au plus. Cependant, la personne qui en souffre a une perception complètement différente de l’épisode : non seulement il lui semble que la situation dure longtemps, mais, surtout, cette sensation s’accompagne d’un fort sentiment d’angoisse et de peur.

Par ailleurs, la paralysie du sommeil s’apparente à un rêve éveillé : plus tout à fait endormi, pas vraiment éveillé, il est courant d’expérimenter des phénomènes étranges tels que des hallucinations visuelles et auditives, la sensation d’être hors de son corps, le sentiment de lévitation, la sensation de la présence d’intrus (souvent des ombres).

En outre, les sensations d’oppression thoracique et les difficultés respiratoires sont fréquentes. Durant la phase de sommeil paradoxal, la respiration est en effet rapide et irrégulière.

Paralysie du sommeil et paranormal

La paralysie du sommeil est connue depuis l’Antiquité, et ses symptômes apparaissent déjà dans les traités de médecine grecque. Les symptômes évoqués sont d’ailleurs précis : sensation de paralysie et d’étouffement, impossibilité de crier et angoisse.

Pourtant, à cette époque déjà, les médecins déploraient certaines croyances populaires. On racontait en effet qu’il s’agissait d’une agression de l’esprit des morts, voire d’une intervention de la déesse Hécate elle-même.

Dans certaines cultures, la paralysie du sommeil est en outre associée à la spiritualité. Et aujourd’hui encore, les épisodes de paralysie du sommeil sont considérés comme des expériences de contact avec l’au-delà, de possession ou encore de voyage astral.

Dans les témoignages de personnes expérimentant la paralysie du sommeil, on relève fréquemment la présence de fantômes, de démons et d’autres apparitions paranormales : il est à noter qu’indépendamment de la culture et de l’époque, il s’agit le plus souvent d’un géant ou d’un monstre trapu.

Ce trouble du sommeil a ainsi donné naissance à des mythes : on retrouve la mention d’une entité surnaturelle qui maintient le dormeur au sol, en s’asseyant sur sa poitrine pour se nourrir de son énergie vitale, dans de nombreuses régions du monde. En Égypte, ce trouble serait causé par un djinn, une créature surnaturelle qui effraie et tue parfois ses victimes. En Italie, certains y voient une attaque de la Pandafeche, une figure fantomatique qui prend l’apparence d’une vieille sorcière ou d’un chat géant terrifiant. En Chine, on se plaint du « fantôme qui écrase les poitrines » et au Mexique, la « subida del muerto » – littéralement, « le mort qui monde dessus ».

Ces légendes nourrissent aussi la littérature. En France, la paralysie du sommeil est notamment évoquée dans une œuvre classique fameuse : « Le Horla » de Maupassant.Le terme de « paralysie du sommeil » – ou sleep paralysis – est introduit en 1928 par le neurologue britannique Kinnier Wilson.

Paralysie du sommeil : les symptômes

La paralysie se manifeste par plusieurs symptômes :

  • Une incapacité transitoire de bouger et de parler au réveil ;
  • Des palpitations avec une sensation de pression sur la poitrine ;
  • Une sensation d’angoisse, avec une sensation d’oppression et de mort imminente.

Ce trouble s’accompagne de phénomènes hallucinatoires tactiles, kinesthésiques, visuels ou auditifs.

Le plus souvent, une personne qui expérimente la paralysie du sommeil a les yeux fermés. Mais bien que cela soit plus rare, il peut arriver qu’elle ait les yeux ouverts, qu’elle émette des sons et qu’elle grimace.

Ces symptômes peuvent se produire plusieurs fois au cours d’une même nuit.

Paralysie du sommeil : les causes

Pourquoi fait-on de la paralysie du sommeil : plusieurs études ont été menées pour tenter de répondre à cette question. Et si cette parasomnie conserve des zones d’ombres, certaines causes ont d’ores et déjà été identifiées.

Durant la phase de sommeil paradoxal, le corps est paralysé : on note seulement des mouvements oculaires rapides. Cette absence de tonus musculaire est due à la glycine, un neurotransmetteur qui empêche les muscles de bouger. Toutefois, certains dysfonctionnements se produisent parfois, causant notamment des mouvements périodiques. Lors de certains réveils nocturnes, ou lorsque ce mécanisme se déclenche trop rapidement, les fonctions motrices du corps sont inhibées : le cerveau, dans un état de conscience intermédiaire, continue quant à lui de rêver.

Si la paralysie du sommeil est parfois liée à un dysfonctionnement intrinsèque, ses causes sont variées. Certains facteurs aggravent considérablement les risques :

  • Le stress chronique ;
  • L’anxiété liée à un événement perturbant : deuil, nouvel emploi, ou déménagement ;
  • Un profond manque de sommeil.

Le fait de dormir sur le dos semble par ailleurs favoriser la paralysie du sommeil.

Paralysie du sommeil : les traitements

Bien qu’elle soit angoissante, la paralysie du sommeil ne constitue pas un danger. Toutefois, certaines personnes qui expérimentent ce trouble du sommeil sans se l’expliquer peuvent être tentées de l’expliquer de façon anxiogène, allant de la possession à la crainte de perdre la tête. Elle ne doit donc pas être prise à la légère, et il est recommandé de les encourager à en parler à un professionnel de santé susceptible de rassurer.

Bien qu’il n’existe aucun remède à proprement parler, il est possible de réduire la fréquence ou l’intensité des épisodes. Une bonne hygiène de sommeil est capitale pour limiter les troubles du sommeil, et plus spécifiquement la paralysie du sommeil.

Évitez toute méthode de sommeil susceptible de modifier l’architecture du sommeil, comme le sommeil polyphasique, qui consiste à faire plusieurs siestes sur une période de 24 heures.

Gare à la privation de sommeil : veillez à dormir suffisamment, quitte à faire une sieste de 20 minutes durant la journée.

Évitez la consommation de café, de thé et de boissons alcoolisées. Ces substances excitantes sont à bannir à partir de 16 heures pour bénéficier d’un sommeil paisible et limiter les risques de paralysie du sommeil.

Prenez soin de votre environnement de sommeil, en aménageant une chambre bien isolée de toute source de lumière indésirable. Veillez à ce que la température soit comprise entre 18 et 20°C maximum, et évitez les appareils électriques dans la pièce.

Ne négligez pas l’impact de la literie : un bon matelas constitue un élément essentiel pour bien dormir. Si vous dormez sur le dos – position à risque dans le cas de la paralysie du sommeil – assurez-vous de disposer d’un coussin adapté à votre morphologie.

Le fait de souffrir de troubles du sommeil est généralement lié à un niveau de stress et d’anxiété élevés : qu’il s’agisse de prévenir l’insomnie ou la paralysie du sommeil, il est donc recommandé de traiter ce problème à la source. Le recours au yoga, à la relaxation ou à la sophrologie peut être suffisant. Si tel n’est pas le cas, vous pouvez opter pour la thérapie comportementale. Pour vous détendre et améliorer la qualité de votre sommeil, vous pouvez expérimenter en complément des remèdes naturels tels que les infusions ou l’aromathérapie.

Paralysie du sommeil : les questions fréquentes

La paralysie du sommeil est un trouble courant et, pourtant, mal connu du grand public, qui suscite de nombreuses interrogations.

Combien de temps dure une paralysie du sommeil ?

Un épisode de paralysie du sommeil est bref : de quelques secondes à quelques minutes. Cependant, il est anxiogène et en outre, la personne qui l’expérimente se trouve dans un état intermédiaire : cela donne généralement l’impression qu’il dure beaucoup plus longtemps.

Paralysie du sommeil : peut-on en mourir ?

Il n’existe aucun cas de paralysie du sommeil ayant entrainé la mort. En outre, l’étouffement n’est qu’une impression ressentie lors de la crise : la respiration se fait en réalité normalement.

Paralysie du sommeil : que faire ?

Lors d’une crise de paralysie du sommeil, la priorité est de ne pas paniquer. Il s’agit donc dans un premier temps de maitriser ses émotions et, surtout, de ne pas tenter de lutter ou de se débattre. Sachez qu’en dépit de l’atonie musculaire qui se produit durant les phases de sommeil paradoxal, tout le corps n’est pas absolument paralysé. Il est donc conseillé de rester calme et de se concentrer sur votre respiration. Prenez des inspirations profondes, puis commencez par de petits mouvements, en remuant par exemple les doigts.

Paralysie du sommeil et terreur nocturnes : quelles différences ?

Ces deux troubles se manifestent durant des phases différentes du cycle du sommeil. La paralysie du sommeil survient durant le sommeil paradoxal. Elle est effrayante pour la personne qui l’expérimente, et qui en garde un souvenir vivace.

Les épisodes de terreur nocturne surviennent au cours d’une phase de sommeil lent profond. Spectaculaires, ils sont plus impressionnants pour les personnes qui y assistent que pour celle qui les traversent. Vue de l’extérieur, une personne en proie à une crise de terreurs nocturnes semble tout à fait éveillée : elle a les yeux ouverts, cris et se débat violemment. Pourtant, elle finit par se rendormir et au réveil, elle n’a pas le moindre souvenir de cet épisode.

La paralysie du sommeil est-elle toujours angoissante ?

Dans la majorité des cas, la paralysie du sommeil est vécue comme une expérience terrifiante. Pourtant, bien que cela soit très rare, certaines expériences sont au contraire agréables. Lors des différentes études menées ces dernières années, certains patients ont ainsi rapporté une sensation d’extase, voire de désir érotique.

Faut-il réveiller une personne durant une crise de paralysie du sommeil ?

À la différence du somnambulisme, il n’y a aucune contre-indication : bien au contraire. Un simple contact suffit à réveiller une personne en proie à une crise de paralysie du sommeil, et cela se révèle être un soulagement pour elle.

Quand faut-il contacter un médecin ?

La paralysie du sommeil se manifeste généralement de façon ponctuelle. Qu’il se produise une ou plusieurs fois, ce trouble peut avoir un impact psychologique. Dans ce cas, il est conseillé d’en parler à votre médecin.

Lorsque les épisodes de paralysie du sommeil sont fréquents, ils peuvent être associés à un autre trouble du sommeil : la narcolepsie. Il est alors conseillé de consulter un spécialiste. Lors de la consultation, il vous posera plusieurs questions pour en savoir plus sur la situation, vos habitudes de sommeil et vos antécédents médicaux complets. Toutes ces informations seront utiles pour évaluer la gravité du problème, poser un diagnostic correct et proposer un traitement éventuel.