Saigner du nez en dormant : causes et traitements

L’insomnie est le trouble du sommeil le plus courant. Mais bien d’autres facteurs peuvent venir troubler vos nuits. Parmi eux : l’épistaxis (ou saignement de nez). Les saignements de nez peuvent en effet avoir de nombreuses origines et survenir n’importe quand. Et s’ils se produisent en cours de journée, il est aussi tout à fait possible de saigner du nez la nuit.

Saigner du nez en dormant

Épistaxis : définition

Un saignement de nez – ou épistaxis – est une hémorragie qui survient au niveau des muqueuses tapissant la cavité nasale. Il se produit le plus fréquemment au niveau de la partie antérieure du nez, en raison de la présence de la tache vasculaire dense : une zone comportant de très nombreux vaisseaux sanguins. 

Une épistaxis peut se manifester par :

  • Un écoulement du sang antérieur, par une narine ou par les deux ;
  • Un écoulement du sang postérieur, par la gorge.

Dans certains cas, l’écoulement du sang peut être à la fois antérieur et postérieur.

Le saignement de nez : une affection banale

Le saignement de nez est une affection banale, affectant les enfants comme les adultes : 60% de la population expérimentent au moins une fois au cours de sa vie. Elle affecte aussi bien les enfants que les adultes.

Saignement de nez : quand est-ce une urgence ?

En règle générale, le saignement de nez est une affection bénigne. Il est toutefois indispensable de contacter les services médicaux d’urgence lorsque l’hémorragie :

Affecte une personne présentant un trouble de la coagulation ou suivant un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire ;

  • Se fait par les deux narines et l’arrière-gorge ;
  • Fait suite à un traumatisme grave ;
  • Est associée à la pâleur, une accélération du pouls, un état d’anxiété ou d’agitation ;
  • Survient chez une personne à la santé fragile (anémie chronique, angine de poitrine, etc.).

Dans ce cas spécifique, assurez-vous de faire une compression pour stopper l’hémorragie en attendant l’arrivée des secours.

Saignement du nez : les causes

La muqueuse nasale est irriguée par des vaisseaux sanguins dont le rôle est de réchauffer et d’humidifier l’air que l’on inspire. Le saignement de nez survient en cas de lésion de ces vaisseaux. 

Cette muqueuse étant très fragile, de nombreuses causes peuvent provoquer des lésions :

  • Une inflammation de la muqueuse du nez, en cas de rhinite allergique ou de rhinopharyngite virale, entre autres ;
  • Une extrême sécheresse de l’air ;
  • Certains irritants chimiques, notamment la fumée de cigarette ;
  • L’utilisation d’un spray nasal.

Certains gestes peuvent provoquer des lésions : un choc sur le nez, le fait de se moucher trop violemment ou de se gratter l’intérieur du nez. Chez les enfants, elles sont souvent consécutives à l’introduction d’un corps étranger dans le nez. 

Un stress intense est susceptible de provoquer un saignement du nez : c’est le cas chez de nombreux étudiants en période d’examen ou encore chez certaines personnes souffrant de troubles anxieux

Les saignements peuvent avoir des causes plus rares :

  • La prise de certains traitements (anticoagulants et antiagrégants plaquettaires) ;
  • L’hypertension artérielle(principalement chez l’adulte);
  • La présence d’une tumeur du nez ou des sinus (souvent bénigne), fréquemment accompagnée d’une obstruction nasale ;
  • Une anomalie des vaisseaux des muqueuses nasales ;
  • La consommation répétée de drogue par voie nasale ;
  • La consommation excessive d’alcool.

Certaines maladies se caractérisent par des épistaxis abondantes et fréquentes : c’est notamment le cas de la maladie de Rendu-Osler ou la maladie de Wegener, qui se caractérise aussi par des signes au niveau des reins et des poumons

Dans de rares cas, les saignements sont provoqués par un cancer, principalement le cancer du cavum (partie supérieure du pharynx) ou  cancer de la sphère ORL.

Pourquoi je saigne du nez la nuit ?

Les saignements de nez peuvent survenir la nuit. Dans la grande majorité des cas, cela n’a rien de particulièrement inquiétant. En revanche, que l’on se rendorme ou que cela provoque une insomnie, l’épisode impacte la qualité du sommeil. Et les conséquences peuvent aller d’un léger manque de sommeil à un état de somnolence.

Parmi les principales causes des saignements de nez nocturnes : un air ambiant trop sec. Le problème peut survenir en été, mais aussi en hiver, lorsque le chauffage est allumé. 

Les saignements de nez nocturne peuvent affecter les personnes souffrant d’apnée du sommeil. Le ronflement constitue l’un des symptômes les plus courants de cette pathologie, caractérisée par des pauses respiratoires pouvant durer plusieurs secondes. Dans certains cas, l’usage du PPC (appareil à pression positive continue) s’impose pour faciliter le passage de l’air. Il peut occasionner des saignements lorsqu’il n’est pas équipé d’un humidificateur.

Le risque de saigner du nez durant la nuit est plus élevé en cas de rhume ou d’allergie, l’irritation fragilisant les muqueuses.

Il est à noter que les traumatismes tels qu’une fracture du nez ou du massif facial peuvent provoquer des lésions des vaisseaux, mais les saignements surgissent avec un certain retard. Ces saignements pouvant être massifs, il est indispensable de faire preuve d’une grande vigilance au cours de la nuit suivant ce type de traumatismes.

Je saigne du nez en dormant : que faire ?

Si vous vous réveillez au cours de la nuit en saignant du nez, commencez par vous asseoir en évitant de pencher la tête en arrière, afin d’éviter que le sang ne s’écoule en arrière, l’ingestion pouvant provoquer des nausées. Penchez légèrement la tête vers l’avant, en respirant par la bouche.

Mouchez-vous doucement, une seule fois et une narine après l’autre afin d’évacuer les caillots de sang les plus gros, puis effectuez une compression : placez le pouce et l’index juste sous la partie osseuse du nez, puis pincez vos narines.

Bon à savoir : le temps moyen de la coagulation est de 7 minutes. Il est donc recommandé de tenir la compression pendant au moins 10 minutes, sans interruption.

Si la compression constitue le plus sûr moyen de faire cesser l’hémorragie, vous pouvez placer de la glace au-dessus du nez, le froid resserrant les vaisseaux sanguins.

L’idéal est de ne pas se moucher au cours des 12 heures suivantes. Pensez à tousser ou éternuer la bouche ouverte et évitez de vous frotter le nez ou de nettoyer les narines. Utiliser un humidificateur d’air au cours de la journée comme durant la nuit : cela évite la formation de croûtes nasales.

En cas de saignement important, il est recommandé de surélever la tête pour dormir durant quelques jours.

Ma fille ou mon fils saigne du nez la nuit : que faire ?

Les saignements de nez sont extrêmement courants chez l’enfant, qu’il soit facilement allergique ou pas. Il est toutefois important de s’assurer que leur état général est bon. En l’absence de sueur nocturne ou de fièvre, une compression devrait permettre de stopper l’hémorragie.

Commencez par demander à votre enfant de s’asseoir et d’incliner légèrement la tête vers l’avant, comme s’il regardait vers le bas. 

N’insérez jamais ni mouchoir ni coton ou compresse dans le nez de votre enfant : les saignements reprendraient dès que vous les ôtez. Préférez une compression. Commencez par essayer de moucher doucement votre enfant, une narine après l’autre pour évacuer les caillots. 

Placez la main juste sous l’os du nez, puis pincez pendant 10 minutes sans interruption. N’hésitez pas à recommencer si nécessaire. Si ces deux compressions se révèlent insuffisantes, contacter les secours médicaux.

Après avoir stoppé l’hémorragie, placez un oreiller sous le matelas de votre enfant afin de le surélever de 30° environ. Si possible, allongez votre enfant du côté de la narine qui n’a pas saigné au moment de le recoucher.

Prévenir et traiter les saignements de nez

L’usage de l’humidificateur est recommandé, en particulier si vous avez des enfants : un air trop sec peut les pousser à se frotter ou se gratter le nez en dormant. Assurez-vous cependant de bien respecter les précautions d’usages, afin d’éviter les risques de prolifération des bactéries. Vous pouvez préférer le système D : un bol d’eau ou encore une serviette humide. 

Parce que mieux vaut prévenir que guérir, il demeure recommandé de couper les ongles des petits. Apprenez-leur à se moucher doucement et à éternuer la bouche ouverte. En cas de rhume ou d’allergie, n’hésitez pas à utiliser une solution saline pour faciliter le mouchage.

Ces précautions valent bien entendu aussi pour les grands. Chez l’adulte, il est aussi recommandé de consulter régulièrement le médecin traitant afin de vérifier la tension artérielle. Évitez également l’automédication, et notamment la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires sans avis médical préalable.

En cas de répétition des épisodes de saignement de nez, il est conseillé de consulter. Votre médecin peut vous orienter vers un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Ce dernier pratique le plus souvent une endoscopie des fosses nasales (ou rhinoscopie) et un examen du pharynx

Plusieurs traitements sont envisageables :

  • La cautérisation des vaisseaux du nez – utilisée en cas de saignements peu abondants, elle est réalisée sous anesthésie locale à l’aide d’un produit chimique ou de pincettes électriques ;
  • Le méchage du nez (ou tamponnement antérieur) pratiqué sous anesthésie locale lorsque la compression ne permet pas de stopper l’hémorragie ;
  • Le tamponnement postérieur ou la sonde à double ballonnets – pratiqués en cas d’hémorragie à l’arrière du nez ;
  • L’embolisation ou la ligature des vaisseaux – interventions chirurgicales réservées aux récidives importantes.

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