Le sommeil profond


Le sommeil profond – ou sommeil lent profond – constitue une phase très importante du cycle du sommeil. On le considère généralement comme le sommeil le plus réparateur, car au cours de cette phase, le cerveau et les muscles sont au repos. On dort alors littéralement « profondément », et il est extrêmement difficile de se réveiller.

Qu’est-ce que le sommeil lent profond ?

Notre organisme fonctionne suivant le rythme circadien : l’alternance d’une phase d’éveil et d’une phase de sommeil, au cours d’un cycle de 24 heures environ. Lorsque la fin de la journée arrive, nous ressentons naturellement le besoin de dormir.

Afin de ne pas dérégler notre horloge biologique, il est recommandé de respecter ce rythme naturel, en évitant les activités trop intenses en fin de journée, et en ayant une heure du coucher aussi régulière que possible.

Que se passe-t-il pendant le sommeil ?

Lorsque nous allons nous coucher, la température corporelle chute de 1°C et l’activité de notre organisme diminue.

Durant une nuit de sommeil, cependant, notre sommeil n’est pas régulier. Un adulte enchaine 4 à 6 cycles de sommeil, eux-mêmes composés de différentes phases et différents stades de sommeil :

  • Le sommeil léger, composé du sommeil lent léger de stade 1 (N1/endormissement) et du sommeil lent léger de stade 2 (N2/transition vers le sommeil profond) ;
  • Le sommeil profond correspondant aux stades 3 et 4 du sommeil lent ;
  • Le sommeil paradoxal ou sommeil REM (Rapid Eyes Movements), marqué par une activité cérébrale intense et une atonie musculaire.

Que se passe-t-il pendant la phase de sommeil profond ?

Durant le sommeil lent profond de stade 3, l’activité cérébrale ralentit. Des chercheurs anglais ont permis d’identifier des neurones spécifiques, qui ont pour fonction d’ «éteindre » certaines zones du cerveau. Lors de l’analyse du sommeil à l’aide d’un encéphalogramme, cela se traduit par des ondes cérébrales amples et lentes.

Lors du stade 4, le sommeil devient plus profond encore, et le réveil devient très difficile. La consommation en oxygène se réduit, le métabolisme cérébral ralentit et le tonus musculaire diminue – sans disparaître totalement.

Les troubles du sommeil profond

Certains troubles du sommeil se produisent durant la phase de sommeil profond, le plus souvent durant le stade N4 – lorsque le réveil est le plus difficile. Il s’agit de parasomnies, qui se manifestent par des émotions ou des gestes indésirables pendant que l’on dort.

Les parasomnies du sommeil lent profond sont principalement :

  • Le somnambulisme ;
  • Les terreurs nocturnes ;
  • L’éveil confusionnel.

Les épisodes d’énurésie (« pipi au lit ») peuvent également survenir durant la phase de sommeil profond.

Le relâchement musculaire qui survient au cours de la phase de sommeil lent profond augmente enfin les risques de ronflement.

Quels sont les bienfaits du sommeil profond ?

Le sommeil profond constitue une phase essentielle du cycle du sommeil, car il favorise une bonne récupération physique et cérébrale, mais c’est loin d’être son unique fonction.

Améliorer le fonctionnement cérébral et la mémoire

Durant les phases de sommeil profond, l’activité cérébrale et cardiopulmonaire est lente, ce qui favorise un fonctionnement optimal du système glymphatique, dont le rôle est de drainer les déchets. En d’autres termes, le cerveau se « nettoie » plus efficacement.

Tout comme le sommeil paradoxal, le sommeil profond contribue aussi à la consolidation de la mémoire. Il assure notamment un meilleur stockage des souvenirs. Bien dormir pourrait ainsi contribuer efficacement à prévenir les maladies dégénératives type Alzheimer.

Booster le système immunitaire

Bien que la science n’ait pas encore permis de comprendre les détails de ce processus, il est établi que le sommeil profond est intimement lié au système immunitaire, ce qui permet de mieux résister aux maladies et permet de prévenir des pathologies graves, notamment les maladies cardiovasculaires.

Le système immunitaire est particulièrement actif au cours des phases de sommeil profond, ce qui favorise une meilleure cicatrisation des tissus. Il est donc indispensable de bien dormir après une intervention chirurgicale ou en cas de blessure.

Favoriser la croissance

C’est au cours des phases de sommeil profond que l’organisme produit l’hormone de croissance. Elle est indispensable aux enfants, non seulement pour grandir, mais aussi pour la maturation du cerveau.

La somatropine joue également un rôle important chez les adultes, puisqu’elle contribue à la réparation de la peau et des muscles. Elle intervient en outre dans des processus tels que la régulation du sucre ou la minéralisation du squelette.

Quelle est la durée du sommeil profond ?

Quoiqu’il existe de petits et gros dormeurs, et un adulte dort de 6 à 9 heures par nuit. La proportion de sommeil profond est de 25% environ. On estime donc que  chaque nuit, on bénéficie de 2 à 3h de sommeil profond.

La durée des phases de sommeil profond varie au cours de la nuit. Elle est plus importante en début de nuit, au cours des 2 à 3 premiers cycles du sommeil, et diminue en seconde partie de nuit. C’est la raison pour laquelle on entend fréquemment dire que « les heures avant minuit comptent double ». 

En réalité, il est conseillé de se coucher tôt pour respecter notre rythme biologique naturel. Toutefois, pour bénéficier d’un sommeil véritablement réparateur et d’une durée idéale de sommeil profond, il est surtout important de se coucher dès que les premiers signes de sommeil se font sentir.

Une mauvaise hygiène du sommeil ou certaines pathologies sont susceptibles de modifier l’architecture du sommeil. L’apnée du sommeil, notamment, entraîne une diminution du temps de sommeil profond par nuit – cette pathologie diminue d’ailleurs aussi le temps de sommeil paradoxal.

Un temps de sommeil profond trop court : quels sont les risques ?

L’architecture du sommeil se modifie naturellement avec l’âge. Chez les seniors, le sommeil lent profond diminue au profit du sommeil lent léger, et les réveils entre les cycles de sommeil se font plus nombreux.

Bien que les seniors n’aient pas forcément plus de mal à s’endormir et que leur temps de sommeil reste stable, leurs nuits sont moins réparatrices, et ils peuvent avoir une sensation de manque de sommeil. Il est donc fréquent qu’ils ressentent le besoin de faire une sieste en début d’après-midi, ou qu’ils pensent, à tort, souffrir de troubles du sommeil.

Outre un sommeil moins réparateur, un sommeil profond trop court favorise certaines pathologies :

  • L’obésité ;
  • Le diabète ;
  • Les accidents vasculaires cérébraux ;
  • La dégénérescence cognitive.

Un temps de sommeil profond trop long : y a-t-il des risques ?

Le sommeil profond joue un rôle réparateur pour l’organisme : on pourrait donc considérer que plus il est long, mieux c’est. Or, ce n’est pas tout à fait exact. En effet, en cas de manque de sommeil lié à une insomnie ou une nuit tout simplement trop courte, le temps de sommeil lent profond va augmenter la nuit suivante.

Un sommeil profond trop long aggrave considérablement les risques de terreurs nocturnes et de crises de somnambulisme. Le risque est plus particulièrement prononcé chez les enfants : c’est la raison pour laquelle il est capital que les tout-petits fassent bien leur sieste.

Comment augmenter le sommeil profond ?

Voici près d’un siècle que la recherche se penche sur les rapports entre sommeil et santé. Si de nombreuses questions demeurent, il semble désormais établi qu’il faut 7 heures de sommeil par nuit pour être en bonne santé. Or, au cours des dix dernières années, le temps de sommeil global a chuté de manière significative dans les pays industrialisés, passant fréquemment sous ce seuil.

À défaut de dormir suffisamment, il est donc nécessaire de bénéficier d’un sommeil de qualité, et quelques astuces simples permettent de  mieux dormir :

  • Instaurer un rituel du coucher apaisant : douche tiède, yoga ou méditation guidée ;
  • Limiter l’exposition aux écrans ;
  • Veiller à avoir une activité physique quotidienne, idéalement en plein air ;
  • Favoriser des horaires de coucher et de lever réguliers, y compris durant le weekend et pendant les vacances ;
  • Limiter la consommation de caféine et d’alcool ;
  • Privilégier un dîner léger.

Certains compléments alimentaires contribuent à améliorer le sommeil : c’est notamment le cas de la mélatonine.

En cas de difficultés à dormir, vous pouvez vous tourner vers des somnifères naturels. La lavande se révèle tout particulièrement efficace pour lutter contre le stress et se détendre avant d’aller dormir. D’autres huiles essentielles sont réputées pour leurs vertus relaxantes et sédatives, comme l’huile de marjolaine – il est toutefois à noter qu’elle est contre-indiquée en cas d’asthme, d’épilepsie chez la femme enceinte.

Plusieurs plantes sont connues pour leurs vertus sédatives. La valériane est une plante idéale pour un sommeil profond – au point qu’on la surnomme parfois le « valium naturel ». Pour bénéficier de ses effets, il est recommandé de la consommer régulièrement, pendant plusieurs semaines. Parmi les autres plantes qui favorisent le sommeil, on retiendra aussi l’aubépine, l’escholtzia et la mélisse.

Bon à savoir : le recours aux plantes pour bénéficier d’un sommeil plus profond n’est pas anodin. Leurs vertus sédatives sont en effet susceptibles de provoquer une somnolence diurne, qui accroît les risques d’accident. Il est donc recommandé de prendre conseil auprès d’un professionnel et de respecter scrupuleusement la posologie.

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