Peut-on mourir de l’apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil est un trouble du sommeil dont le risque augmente avec l’âge et qui peut être favorisé par des facteurs tels que le surpoids.

Apnée du sommeil

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?

Le syndrome d’apnée du sommeil (aussi appelé syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil ou SAHOS) se manifeste pendant la nuit par des pauses respiratoires pouvant durer jusqu’à 30 secondes, et survenant plusieurs fois par heure. On parle d’apnée obstructive, car elle est causée par un relâchement des muscles du larynx, ce qui crée une obstruction des voies aériennes. Le cerveau réagit à cette sensation d’étouffement par des microréveils nocturnes, qui ne laisse aucun souvenir au réveil.

Les principaux symptômes de ces apnées sont les ronflements et une fatigue diurne pouvant aller jusqu’à la somnolence, ce qui les rend difficiles à diagnostiquer.

Ce syndrome peut être lié à des anomalies de la mâchoire, de la langue ou du palais – par exemple des amygdales trop grosses. Les principaux facteurs de risques sont toutefois l’âge et le surpoids, et plus spécifiquement l’obésité. S’il touche davantage les hommes que les femmes, et plus largement les personnes de plus de 65 ans, ce syndrome peut survenir chez les enfants. On estime que 2% des enfants de 2 à 6 ans sont concernés.

Est-ce qu’on peut mourir de l’apnée du sommeil ?

L’apnée du sommeil peut causer un certain nombre de complications, dont certaines peuvent être graves. On estime à l’heure actuelle que les patients atteints de SAHOS ont un risque 3 fois plus élevé de mourir que les personnes sans apnée du sommeil. Toutefois, une prise en charge appropriée réduit considérablement ce risque.

La première conséquence de l’apnée du sommeil, c’est la fatigue diurne, qui se traduit par une baisse de la vigilance, et qui peut aller jusqu’à la somnolence. Une étude menée en 2015 a permis d’établir que la survenue d’un accident de la route est 2,5 fois plus élevée chez les conducteurs souffrant de SAHOS.

À moyen terme, les complications cardiovasculaires sont les plus fréquentes. Cela vient notamment du fait que lors des microréveils provoqués par les pauses respiratoires, le système sympathique s’active, libérant de l’adrénaline. Les principaux risques sont :

  • L’hypertension artérielle – concernant 50 à 70% des patients atteints de SAHOS ;
  • L’augmentation de la fréquence cardiaque – augmentation du rythme cardiaque ou fibrillation auriculaire ;
  • L’athérosclérose – la formation de plaques composée de lipides sur la paroi des artères.

Il est à noter que l’apnée du sommeil est fréquemment associée à un syndrome métabolique. Elle est aussi fréquente avec un diabète de type 2, puisque l’obésité constitue un facteur important commun à ces deux pathologies. 

Paradoxalement, si l’obésité accroît considérablement les risques d’apnée du sommeil, l’apnée est susceptible d’aggraver l’obésité. Un sommeil de mauvaise qualité a en effet un impact sur le métabolisme. Le manque de sommeil impacte également le comportement alimentaire, poussant à manger davantage, en privilégiant des aliments gras et sucrés.

Ces nombreuses complications augmentent considérablement les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’arrêt cardiaque et d’infarctus du myocarde. 

En outre, le syndrome d’apnée du sommeil est à la fois une conséquence et un facteur aggravant de l’insuffisance cardiaque. Cette insuffisance est liée à une question mécanique. Lors de chaque arrêt respiratoire, la pression augmente dans la cage thoracique, et le cœur doit fournir davantage de travail.

À l’heure actuelle, plusieurs études épidémiologiques semblent indiquer que le syndrome d’apnée du sommeil pourrait accroître les risques de cancer. Cela serait lié à au phénomène d’hypoxie – une mauvaise oxygénation des tissus. Toutefois, cela reste à ce jour à démontrer formellement. 

Une étude menée en 2008 aux USA a permis de démontrer que plus l’apnée du sommeil est sévère, plus les complications sont susceptibles d’être graves. Les risques de complications mortelles augmentent radicalement au-delà d’un IAH de 20.

Quel traitement pour l’apnée du sommeil ?

Lorsque l’apnée du sommeil est liée à une anomalie anatomique de la sphère ORL ou maxillo faciale, un traitement chirurgical peut-être envisagé. 

Dans la majorité des cas, cependant, le traitement de l’apnée du sommeil commence par la mise en place de mesures hygiéno diététiques :

  • Perte de poids ;
  • Pratique d’une activité physique régulière ;
  • Réduction de la consommation d’alcool et de tabac.

Il est à noter que dans les cas d’une apnée du sommeil légère, cela peut être suffisant. Dans le cas d’apnée modérée à sévère, il est recommandé de changer de dormir sur le côté.

Le recours à un appareil pour apnée du sommeil dépend principalement de la sévérité du syndrome. En cas d’apnée modérée, on a généralement recours aux orthèses. L’orthèse pour l’apnée du sommeil (ou orthèse d’avancée mandibulaire), pousse la mâchoire légèrement en avant afin de permettre le passage de l’air. En cas d’apnée sévère, on utilise la ventilation à pression positive continue, ou PPC, un appareil généralement accessoirisé d’un masque pour l’apnée du sommeil, qui envoie de l’air dans les voies respiratoires pendant la nuit. Il peut être enfin décidé d’avoir recours à un nouvel appareil pour l’apnée du sommeil, tel que l’implant électrique.

Apnée du sommeil : quels signes doivent vous alerter ?

On l’a vu : l’apnée du sommeil n’est pas à prendre à la légère, car elle peut avoir des complications graves. Cette pathologie très commune peut pourtant être prise en charge de manière efficace, à condition toutefois d’être dépistée rapidement. Or, les pauses respiratoires survenant exclusivement pendant la nuit, elles ne sont pas faciles à détecter, puisqu’elles occasionnent des microréveils dont les patients n’ont aucune conscience.

Certains symptômes sont toutefois évocateurs d’un syndrome d’apnée du sommeil :

  • Une somnolence diurne excessive ;
  • Des ronflements ;
  • Des céphalées, en particulier le matin ;
  • La nycturie (le besoin d’uriner plusieurs fois au cours de la nuit) ;
  • Un sommeil agité, non réparateur ;
  • Des cauchemars fréquents en rapport avec l’asphyxie.

Il est bien entendu conseillé de faire preuve de vigilance si vous souffrez de troubles fréquemment associés à l’apnée du sommeil, tels que l’hypertension artérielle, de diabète ou encore un syndrome métabolique.

En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.