Sommeil irrégulier et risque accru de diabète : nouvelles découvertes

Le sommeil, souvent relégué au second plan dans nos vies trépidantes, pourrait être l’un des facteurs de risque les plus sous-estimés du diabète de type 2. Alors que le diabète continue de toucher des millions de personnes à travers le monde, une étude récente suggère qu’un sommeil irrégulier pourrait perturber notre métabolisme et augmenter significativement nos chances de développer cette maladie chronique.

Les habitudes de sommeil et le risque de diabète

Le diabète de type 2 (DT2) est une maladie chronique qui résulte de l’incapacité de l’organisme à utiliser l’insuline disponible dans l’organisme, associée à une déficience relative en insuline. Le DT2 représente environ 90 à 95 % de tous les cas de diabète dans le monde.

Parce qu’il s’agit d’une des maladies non transmissibles les plus courantes, le diabète constitue un problème de santé publique croissant à l’échelle mondiale. En 2021, on estimait à 540 millions de cas de diabète dans le monde (Fédération Internationale du Diabète, 2021). Cette maladie chronique est souvent associée au stress, à un mode de vie sédentaire et à la consommation de nourriture transformée de mauvaise qualité. 

Une étude de juillet 2024 menée par Kianersi et ses collègues, et publiée dans Diabetes Care, a montré qu’une durée de sommeil irrégulière pourrait être liée au risque de DT2. Cette association est supposée bidirectionnelle. Autrement dit, non seulement un sommeil irrégulier pourrait augmenter le risque de développer un DT2, mais le fait de souffrir de DT2 pourrait également perturber le sommeil.

Une déviation de sommeil de 31 à 45 minutes augmente le risque de diabète de 15 %

L’étude observationnelle repose sur les données de la UK Biobank, soit 84 421 participants. L’âge moyen des participants était de 62 ans. Les individus, exempts de diabète au moment de l’étude, ont été invités à porter un accéléromètre de 2013 à 2015. L’accéléromètre est un dispositif qui enregistre le niveau d’activité de la personne, comme une montre intelligente. Les participants ont été suivis pendant sept ans pour observer le développement du DT2.

À l’issue de l’étude, les chercheurs ont découvert que les patients avec une différence de sommeil de 31 à 45 minutes par rapport à la moyenne présentaient un risque plus élevé de 15 % de développer un diabète par rapport aux patients avec un écart de 30 minutes ou moins. Les individus dont le sommeil varie plus largement (surtout celles dont la variation est de 91 minutes ou plus) ont un risque élevé de 59 % de plus de développer un DT2, après ajustement pour l’âge, le sexe et l’origine.

L’impact des modes de vie moderne sur le sommeil

De nos jours, le sommeil de mauvaise qualité et irrégulier est devenu un problème de santé. Le stress incessant lié aux responsabilités professionnelles et familiales perturbe nos habitudes de sommeil, ce qui affecte à la fois la durée et la régularité de nos nuits.

Mais ce n’est pas tout : l’utilisation excessive de nos smartphones avant de dormir aggrave aussi la situation. Les écrans émettent une lumière qui trompe notre cerveau et perturbe notre rythme naturel, ce qui l’endormissement encore plus difficile. Et, avec l’augmentation de l’utilisation des appareils numériques, il est fort probable que ces problèmes de sommeil ne feront qu’empirer.

Le nombre de cas de diabète de type 2 est déjà alarmant. Selon les prévisions de GlobalData, 2024 pourrait voir 240 millions de personnes diagnostiquées dans les 16 plus grands pays, dont les États-Unis, la Chine, l’Allemagne et la France. Et ce chiffre pourrait grimper à 260 millions d’ici 2032. Pour des raisons évidentes, ce chiffre pourrait encore augmenter si les troubles du sommeil continuent de se répandre.

Les adultes ont besoin de 7 à 8 heures de sommeil par nuit pour rester en bonne santé. Des habitudes de sommeil irrégulières perturbent notre rythme circadien, affectent le métabolisme du glucose, provoquent des déséquilibres hormonaux et diminuent la sensibilité à l’insuline. Et tout cela augmente le risque de développer du diabète. Cette menace pour la santé touche des millions de personnes dans le monde.
C’est pourquoi il est plus que nécessaire de faire attention à la qualité et la durée de notre sommeil. Des efforts en matière de santé publique doivent être envisagés pour sensibiliser à l’importance du bon sommeil et apporter les changements nécessaires dans les habitudes de vie de tout un chacun.

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